samedi 8 septembre 2012

Commentaire sur Borodino

L'histoire de la bataille de la Moskova est décrite par de nombreux ouvrages et je ne reviendrais pas sur son déroulement. Pour les fantassins du 18e de ligne, cet évènement fut capital et plus de 600 hommes furent tués ou blessés. Le régiment est d'abord tenu en réserve, portant la tenue de parade. Durant ce moment, le silence s'installa entre les hommes, chacun se livrant à ses souvenirs et ses réflexions. A 6 heures du matin, Ney forme le 3e corps en colonne qu'il lance entre SemenoskoIé et la grande batterie. La division Razout marche tout droit. Arrivée sur le plateau, elle s'empare de deux batteries. Continuant sa progression, la division, franchit les ravins et affronte l'ennemie. La mêlée est affreuse, les Russes résistent quelques temps puis se retirent. Le 3e corps épuisé, ne pouvant les poursuivre, les accable de son artillerie.
Pour conclure ce chapitre, je trouve important d'aborder l'aspect moral des combattants, car il préfigure l'échec de Napoléon et l'effroyable tragédie de la fin 1812. Selon les mémoires de plusieurs officiers (Ségur, Fezansac, Pelleport), cette victoire tant poursuivie et si chèrement acquise, était incomplète et attrista les Français. Le soir, il n'y eu pas de chants au bivouac.
La veille de la bataille, Koutouzov entouré de toutes les pompes religieuses et militaires passa devant les rangs des hommes recueillis avec la Sainte Icône de Smolensk. Puis il fit une proclamation dont les mots essentiels ont été : « Napoléon est un despote universel, le tyrannique perturbateur du monde, un archidiable. Il renverse nos autels et les inondes de sang… « . Les bénédictions des prêtes et les exhortations des officiers exaltèrent l'esprit des Russes qui demande à grand cri la bataille pour se dévouer à la défense de la patrie et de la religion.


Du coté des Français, il n'y eu d'appareil ni religieux, ni militaire. La proclamation de l'Empereur ne fut lue aux compagnies que le lendemain au moment de marcher en avant et ou chacun se préparait à bien faire, éloignant de son esprit les suites d'une défaite, ne songeant qu'aux résultats glorieux de la victoire. Les Français commençaient à être inquiet de poursuivre sans pouvoir sérieusement l'atteindre un ennemi puissant. Sans être dans les parages de l'Empereur nombre d'hommes commençait a faire eux aussi leurs plans de campagne et à se demander comment ils reviendront, étant à 500 lieux de Paris. Ce n'était pas les combats à livrer qui préoccupait les hommes, mais bien les difficultés provenant du manque de subsistances et du terrain lui-même. Le nombre même des soldats faisait la faiblesse des Français.




Napoléon et ses officiers parcoururent le champ de bataille, littéralement tapissé de cadavres. Les sentiments d'inachevé et de doute sont renforcés par l'accumulation de cadavres. Durant cette triste, revue, l'empereur chercha vainement une rassurante illusion à transmettre à son peuple et son armée, en faisant recompter le peu de prisonniers qui restaient, et ramasser quelques canons démontés : sept à huit cents prisonniers et une vingtaine de canons brisés, étaient les seuls trophées de cette victoire incomplète.


La manière de faire la guerre du XVIIIe siècle ou la prise d'une capitale et de territoire amène à la paix disparaît au profit du principe que pour vaincre, il faut détruire l'armée adverse. Déjà en 1805, la perte de Vienne n'amène pas la paix avec l'Autriche. Aussi, mi septembre, Koutouzov sacrifiera Moscou pour préserver son armée.

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