lundi 10 septembre 2012

Maquettes

Dans ces musées , une maquette de la ville ou des principaux lieux est souvent présente. Par exemple à Smolensk , j'ai pu voir une magnifique maquette de la ville entourée de ces remparts et pu voir mieux qu'en réel le relief tourmentée de la ville.
Il reste que la maquette la plus belle reste celle du musée de Malojaroslavets: c'est un véritable rêve de figuriniste. J'ai eu une envie furieuse de rajouter des figurines à cette maquette. Je vous laisse juger de la précision des bâtiments de celle-ci:













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Musées

La campagne de 1812 peut être parcouru par les différents musées de Russie et Bielorussie. Le sites des batailles contiennent souvent des musées locaux qui vont de la petite pièce vieillotte au musées tout neufs de Borodino et Moscou.
Nous avons donc parcourus en vrac les musées de :
Malojaroslavets, Wiazma, Krasni (Krasnoie), Borisov (Berezina), Borodino (musée refait à neuf), Panorama (Moscou) consacré à Borodino principalement avec un magnifique panorama sur 360° et le tout nouveau musée de la Grande Guerre Patriotique (1812).

Sur tous ces musées, un grand regret , aucune vitrine n'a de traduction en français ou anglais: toutes les descriptions sont en russe (cyrillique) ce qui complique sérieusement la visite. Ce qui peut se comprendre pour un petit musée local à Wiazma peut difficilement être admis pour le tout nouveau musée de Moscou sur 1812 (visite du musée le lendemain de l'inauguration) . De même parmi tous ces musées, je n'ai trouvé qu'un seul catalogue d'exposition (musée de Borodino) uniquement en russe et qui ne contient pas toutes les pièces exposées. De même la majorité des uniformes exposés sont les reconstructions modernes.

Malgré toutes ces remarques , voici quelques photos de ces musées:



Boutons en bois à Borodino


Boutons du 18° à Borodino


Incontournable mitre du rgt de Pavlov à Borodino


Apparamment , habit de trompette de Uhlan de la garde Russe à Borodino


Cul de pipes à Malojaroslavets


silex et mordache à Malojaroslavets


Casque de Cuirassier Russe et mitre de Pavlov (trouée par balles) au Panorama de Moscou



Parties du panorama de Moscou : la vue en 360 est bluffante avec en premier plan une scenette et en arrière plan un tableau.


Reproduction d'un drapeau russe (identification à confirmer)

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Le 9 septembre 2012, c'est la Bérézina

Le passage de la Bérézina est un drame entré dans la légende et dans la langue française. La victoire de Napoléon reste pour la plupart symbole d'une défaite, associant la défaite finale à la traversée de la rivière.



Le 25 novembre, la Grande Armée se retrouve face à la Bérézina. C'était ici que les Russes ont prévu de l'anéantir. La Bérézina, énorme affluent du Dniepr, n'était pas gelée. Large de cent cinquante pas, profonde de deux mètres et bordée de marécages et de forêts, elle coupait la retraite. L'Empereur ne disposait plus que de douze mille soldats, dont la moitié constituée par la Garde. Il pouvait également compter sur les vingt mille hommes de renfort conduits par Victor, Oudinot et Dombrovski. À ces troupes s'ajoutaient quarante mille civils et traînards pour la plupart désarmés. Les Russes, au nombre de cent vingt milles, répartis en trois armées, avaient eux aussi été affaiblis par les combats et l'hiver. L'amiral Tchitchagov tenait la rive ouest de la Bérézina et devait empêcher les Français de passer. Au nord se trouvait Wittgenstein et, à l'est et au sud, Koutouzov. Mais ce dernier, encore à plus de cent kilomètres des Français, ne pressait pas son armée. C'était le prestige inouï de Napoléon qui avait poussé le généralissime russe à commettre cette erreur qui consternait son état-major. Napoléon avait remporté tant de victoires que Koutouzov sous-estimait largement la désorganisation et la faiblesse de la Grande Armée. Il voulait donc une fois de plus éviter l'affrontement et laisser faire le climat et les privations.
Napoléon réussit un exploit qui sauva une grande partie de ce qui restait de son armée. Il envoya un bataillon suivi de milliers de traînards vers la petite ville de Borisov. L'amiral Tchitchagov crut que les Français allaient tenter de traverser là-bas et porta ses troupes en face de cette position. En réalité, l'Empereur ordonna aux pontonniers du général Eblé de construire deux ponts en face du village de Studienka. Quand Tchitchagov fut averti de ces travaux, il pensa... à une diversion destinée à le détourner de Borisov. Lorsqu'il comprit enfin son erreur, les deux ponts avaient été jetés sur la Bérézina dans des conditions épouvantables et les Français avaient commencé à s'établir solidement sur la rive ouest. Le premier ouvrage, fragile et dont le tablier se trouvait parfois au ras de l'eau, était utilisé par l'infanterie à 250 au nord de la route, et le second, plus solide, dans l'axe de la route, par l'artillerie et les voitures.
Sur les hauteurs, Napoléon avait fait installer quarante canons pour les protéger.
Le 27 novembre, plusieurs corps, dont celui du prince Eugène, qui ne compte plus que mille huit cents hommes, traversent la Bérézina. Le 28 novembre, à sept heures du matin, les Russes attaquèrent les deux rives à la fois…
Studienka n'a pas changé, voici le chemin qui aboutit à la rivière.


La pente douce qui y conduit débouche sur les quelques planches d'un embarcadère. Autour de nous, le haut plafond des nuages, le vent, forme autour du village de bois multicolore, une aire intemporelle. Tout est calme, serein, empreint d'une vibration émotionnelle. Comme dans une église à ciel ouvert.
Ici la paix a remplacé le drame.

Lors de notre promenade au Jardin des Tuileries, j'ai ramassé des silex. Je les déposes ici, petits symboles de tout ce qui a quitté la terre de France pour rester sur ces rives.

Mes pensées parcourent les berges d'il y à 200 ans, mais sont apaisées par la quiétude des lieux. Elle appelle au sommeil, ici, sur la rive.



Nous traversons le village de Molodeczeno. C'est ici, que Napoléon abandonne l'armée pour voler au secours de son Empire. Ses Ennemis sont persuadés désormais de triompher de lui. D'avoir triomphé d'un ennemi aussi valeureux, sera utilisé par Alexandre pour forger l'unité nationale et imposer son pouvoir aux autres Souverains. Pour cela, Alexandre Ier compte les trophées, les cadavres et fait fabriquer des aigles à l'identiques pour les présenter au public.
Napoléon s'il avoue à demi-mot le drame à son peuple, par le 29e bulletin de la Grande Armée du 3/12/1812, ne s'avoue pas vaincu. Devenu inutile au salut de l'armée, il traverse l'Europe en brûlant les étapes, presque seuls et souvent sous l'anonymat. Pour celui qui a traversé l'Europe accompagné de la plus grande force armée de l'histoire, le Châtiment se poursuit…
Une aigle a été trouvée dans les eaux il y une vingtaine d'année, sans doute jetée volontairement à l'eau pour la soustraire à l'ennemi. Elle ne porte plus de numéros.


Après la Bérézina, le corps de bataille de la grande armée, réduit à presque rien, se dirige vers Vilna, suivis de groupes épars, hébétés par un froid exceptionnel.
L'agonie se poursuit après Vilna, la cote de Ponary, deux étapes glacées jusqu'au Niémen.





Le dernier à le franchir est le Maréchal Ney, accompagné des soldats épars ayant conservés l'honneur et l'âme de la grande armée.


La veille, à Kovno, le 4e de ligne et le 18e, couchent dans une maison, qui pourtant modeste, contient les restes d'une brigade.
Nous franchissons le Niémen, et retournons dans nos vies. Demain l'avion, après demain je serais en chantier.
Henri

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Du 5 au 8 septembre : la retraite de Russie.

Nous emportons les images heureuses de Moscou sur la route qui revient vers la France. Notre trajet longe la statue de Lénine, celle de Youri Gagarine, dont j'ai failli porter le prénom. puis près de l'Université, nous marquons une pause, pour contempler du Mont des Moineaux, la ville dans son étendue.
Comme la Grande Armée, nous partons en direction de Kalouga. Sur notre chemin, nous visitions, les lieux marquants de la marche qui n'est pas encore une retraite.
Château de Troskoïé ou Napoléon passa la nuit du 20 octobre 1812.
A Borosk, la maison de l'Empereur à été également le Soviet de la ville.
Nous découvrons le camp retranché de Taroutina (Vinkovo) d'où les russes sortirent pour surprendre Sébastiani et Murat. Cette bataille du 17 octobre, ruina la réserve de cavalerie, que Murat avait gaspillée souvent et qui avait fondu avec le manque de fourrage. Mais la conséquence la plus importante, fut de remettre les masses en mouvement. A Moscou, Napoléon ordonna le départ pour le 19. Il savait que le temps jouait contre lui et que Koutouzov ferait tout pour lui couper la retraite afin que l'hiver et les privations anéantissent son armée.
La ville de Malo-Yaroslavetz abrite comme dans la plupart des lieux que nous visitons, un petit musée consacrée à la Guerre Patriotique et un monument.



La façade de l'abbaye de la ville porte les marques des combats du 24 octobre 1812. Le terrain reste à la Grande armée, mais Napoléon impressionné par les russes, déclare, « je bats toujours les russes, mais cela ne termine rien », hésites à continuer les combats vers Kalouga.
Dans la nuit du 24 au 25 octobre 1812, dans une cabane de Gorodnia, un conseil de Guerre restreint se décide à la retraite par la route de Smolensk, c'est-à-
dire par le chemin direct.

Nul ne sait ce qui se serait produit si Napoléon avait tenté de forcer le passage pour reprendre la route de Kalouga. Mais ce qui est certain, c'est que le retour par la route ravagée de Smolensk fut l'une des causes majeures qui transformèrent la retraite en désastre.
Le 7 septembre, nous suivons toujours ce chemin et retrouvons la route de Smolensk à Borodino, le jour anniversaire de la Bataille. Nous avons la chance de visiter le musée, la grande redoute, les flèches de Séménoskoié et la redoute de Shevardino, Les deux voyages se retrouvent pour une cérémonie au seul monument Français, sur les 63 que compte le vaste champ de bataille.





Le chemin de la retraite nous conduit à Smolensk ou nous passons une nuit dans l'hôtel qui abrite le festival du Cinéma Russe, avec les artistes russes et les membres de la plus importante chaîne de télévision Russe « Russia un ». A près avoir toasté avec ces vedettes pour à peu près tous les artistes français et les auteurs de la littérature des deux pays. Il est trois heures du matin, heureux mais nauséeux pour certain, nous allons nous coucher pour quelques heures.
Le lendemain, le 8 septembre est consacré à l'histoire du 18e de ligne en Russie. Pour les hommages à notre unité, nous revêtons l'uniforme tous les 3. Les russes rencontrés sont plus la plupart amusés et certain se font photographier avec nous.
Nous visitons le champ de bataille de Valoutina Gora, ou le 18e combat pour la première fois, le 19 août 2012. Les dépouilles des soldats de tous pays, dont de nombreux soldats du 18e de ligne sont ré inhumés sur le champ de bataille.

Le lieutenant, situé sur la position Russe, montre l'axe de l'attaque de la division Razout et de notre régiment


L'après midi est consacré aux batailles de Krasnyi (Krasnoïé) et plus particulièrement aux combats des 6000 hommes du IIIe corps de Ney contre les 60 000 hommes de Milladovitch, retranché sur des hauteurs. Le 18e de ligne réduit depuis Moscou à 600 hommes, se lance dans un combat héroïque et désespéré. Le 19/11 à 14hoo, les troupes de têtes essuient le feu de l'artillerie Russe. Aussitôt Ney, forme la ligne de bataille en 3 divisions. Le régiment forme seul la division à l'aile droite. La division Ledru est tenue en réserve. Les douze dernières pièces du IIIe corps de Ney répondent aux 40 pièces russes. L'infanterie se lance à l'assaut, franchit le ruisseau gelé, bouscula les lignes russes, puis remonta vers les crêtes accablées par l'artillerie. Les hommes subjugués par Ney, par le choix clair de vaincre ou de mourir, allaient atteindre les pièces quand l'infanterie Russe contre-attaqua aidé par les cuirassiers Russes. Ceux-ci, sabrèrent les compagnies de fusiliers et s'emparèrent de l'aigle du 18e ! Tout est consommé, les 250 survivants du 18e de ligne, dont aucun des compagnies du centre refluèrent avec Ney, qui reforma les rangs, sur ses positions de départ. La suite est connue de tous, les hommes suivent Ney à travers les bois, franchissent la Dvina et à travers bois, rejoignent, dans des conditions héroïques, à Orcha les restes de la Grande Armée. Ney rentre dans l'Histoire, ainsi que les anonymes de la Grande Armée et du 18e de ligne qui formèrent l'arrière garde jusqu'à Kovno.




Aucun monument français n'existe sur le champ de bataille, c'est donc sur les lieux même de l'attaque que tout les membres d'Est'capade nous accompagnent dans l'émouvant hommage que nous rendons à notre 18e. A notre tour de dire, « ce sont nos gars qui sont restés ici ». Thierry Chauffat prend la Parole, le porte drapeau des Vosges Napoléonienne nous suit, des camarades de voyage, tous deux militaires d'active, nous aident durant cette cérémonie. Patrick porte le bouquet bleu blanc rouge préparé avec talent, par Simon Doilon, Marc me conseille par mime, quand ému j'oublie quelques secondes de faire présenter les armes. Et c'est 100 personnes qui reprennent après la Marseillaise, 3 fois, l'ancien cri de bataille : »Brave 18e, je vous connais ».




Puis nous reprenons la longue route qui a été celle des espoirs de salut.
Nous quittons la vieille Russie (la Russie actuelle) par la route de Smolensk qu'à suivi la Grande armée victorieuse et celle se délitant sur les chemins de Novembre.




Nous visitions l'abbaye de Kolochine ou Napoléon séjourna tristement le 22 novembre. Le lendemain, il fit brûler les archives pour alléger les convois. L'Empereur boit la coupe jusqu'à la lie. Mais le destin, comme dans Victor Hugo lui réserve d'autres châtiments.


La nuit s'avance et nous prenons nos quartiers à Borisov, près des rives d'une rivière coulant vers le sud, Celle-ci est passé dans le langage courant comme symbole de désastre : c'est la Bérézina !

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samedi 8 septembre 2012

Moscou, les 2, 3 et 4 septembre 2012

Après deux jours d'humidité, l'hôtel de Mojaïsk est un paradis terrestre. Nous passons une nuit sans rêve, mais au matin, le rêve revient et s'impatiente dans nos têtes, nous allons tout à l'heure découvrir Moscou. Cette qui nous fait rêver était l'objectif de Napoléon, bien qu'elle ne soit plus qu'en 1812, qu'une capitale spirituelle et la ville du couronnement et du tombeau des Tsar. Pourquoi ? Nous ne le savons pas, mais comme par ailleurs, cela nous donne l'impression d'une campagne conduite sans objectif défini, comme si le Destin entraînait l'Empereur du Monde d'alors, comme une barque de pêche dans le courant.
Le 15 septembre, la Grande Armée atteignit Moscou. Napoléon l'avait admirée la veille, en compagnie de l'avant-garde, depuis le mont Poklonnaïa, le mont du Salut. Il avait déclaré : « La voilà donc, cette ville fameuse » avant d'ajouter : « Il était temps. » Et c'est la que nous rencontrons en fin de matinée la Ville désirée. Le mont n'existe plus, aplani pour la réalisation du Parc de la Victoire ou est planté une immense baïonnette.
Quelle joie pour nous, même si elle reste en deçà de celle de l'armée, qui n'arrivant pas à y croire, criait alors « Moscou ! Moscou ! » .
Le soir même, la ville partait en fumée, rendant vaine la conquête, les espoirs de conciliation avec les Russes, la paix avec leur souverain. Plus grave, chacun voyant cette ville abandonnée, s'adonnant au pillage, aux tractations, puis les soldats devenus riches, ne pensant qu'à revenir en France, oubliant progressivement l'armée et son régiment. Le soldat sentait bien que la victoire se changeait insensiblement en défaite. Cela procédait par de minuscules étapes impossibles à distinguer les unes des autres, comme lorsque le jour passe à la nuit, mais la transformation était tout aussi évidente.
Napoléon resta sans doute trop longtemps dans cette ville, espérant non seulement la paix, mais ayant pleinement conscience d'avoir atteint le point culminant de sa gloire, que sa domination de l'Europe cesserait dès qu'il quitterait ces murailles durement conquises. Ordonner la retraite serait son premier échec personnel. De plus, cette retraite sans armistice s'annonçait très périlleuse. Napoléon voulu retarder le moment où il entamerait sa descente du firmament.
Notre route nous fait approcher cette immense ville chargée d'Histoire récente : palais du Gouvernement, les 7 immeubles staliniens, la Loubianka, siège du KGB… Partout on aperçoit des coupoles et des bulbes dorés d'églises, de superbes palais, de vastes avenues... Moscou, avec son architecture baroque, néoclassique et byzantine, appartient à un autre monde que celui de Paris, de Vienne, de Berlin et de Rome. Ici, c'est déjà l'Asie que l'on retrouve côtoyant l'occident. Le Palais du Bolchoï restauré invite aux trésors culturels qu'il dispensera bientôt. De l'autre coté de l'avenue illuminée par des écrans publicitaires, Karl Marx s'accoude sur la formule : prolétaires de la Terre, unissez vous !
C'est une ville plus étendue que Paris, ce qui ne nous empêche pas de retrouver nos camarades, chasseurs de Montagne.


Lors d'une de nos visites, en sortant du métro revêtu de marbres et décorés de statues, nous découvrons les petits étals des vendeurs de Souvenirs. Eddy cède à la tradition en achetant un couvre chef de l'ancienne armée Soviétique. Dans le métro existe une légende urbaine ; si l'on caresse le museau d'un des chiens de bronze, notre vœux se réalise dans les 3 jours…. Plus d'un Moscovite effleure l'animal qui, poli, brille de contentement.


Quelques immeubles ont échappés à l'incendie, rue Varwaka : ancienne cours des Anglais, Eglise Saint-George-du-Mont-Pskoskaïa et rue Tverskaïa : ancien club anglais, restauré en 1812 et le magasin d'alimentation qui est cité dans les mémoires. Par ailleurs le palais du Gouverneur Rostopchine…




Le Kremlin abrite toujours les églises qui ont servi de magasin d'alimentation (St Michel et annonciation) ou d'écuries (églises de la Dormition) aux Français.



Dans la cour, nous regardons le squelette verdâtre de la Grande Armée : la moitié des 875 pièces d'artilleries prises aux français en retraite sont exposés en trophée, devant les Bureaux de l'Administration de l'Etat Russe. Soucieux d'affirmer son succès par des trophées, Alexandre Ier fit compter méthodiquement les pièces et les morts retrouvés en décembre 1812, soit 98000 hommes. Quelques unes de ces pièces portes les traces des combats (impact de boulets) ou témoigne des drames des hommes les ayant servies : plusieurs lumières sont enclouées. Presque toutes ont été baptisées ; la Louise, la Grivoise, La capricieuse… Pour réunir les 1 200 pièces de la campagne, l'Empire à du puiser dans les réserves des Arsenaux.


La Place rouge ne porte pas son nom issue de la couleur des murs du Kremlin, ni de l'idéologie communiste. EN Russe, Rouge signifie « belle ».


Mais lors de notre passage, le festival international de musique militaire en bouchant partiellement l'accès. Près de la Moskova, tous 3, nous sommes sidérés par la Cathédrale St Basile, aux dômes multicolores.



Nous passons 3 jours dans la ville et avons la chance de visiter pour le premier jour d'ouverture, l'exposition permanente sur la guerre de 1812 et le Musée du Panorama, rue Kutuzofsky.


Dans un cimetière au nord de la ville, un monument aux Français Morts à Moscou en 1812 a été érigé par la Communauté Française de Moscou.


Le dernier soir, l'automne Russe s'installe et la pluie tambourine sur les fenêtres de l'hôtel. Demain, nous entamons le retour en France en suivant le chemin de la Grande Armée.

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Commentaire sur Borodino

L'histoire de la bataille de la Moskova est décrite par de nombreux ouvrages et je ne reviendrais pas sur son déroulement. Pour les fantassins du 18e de ligne, cet évènement fut capital et plus de 600 hommes furent tués ou blessés. Le régiment est d'abord tenu en réserve, portant la tenue de parade. Durant ce moment, le silence s'installa entre les hommes, chacun se livrant à ses souvenirs et ses réflexions. A 6 heures du matin, Ney forme le 3e corps en colonne qu'il lance entre SemenoskoIé et la grande batterie. La division Razout marche tout droit. Arrivée sur le plateau, elle s'empare de deux batteries. Continuant sa progression, la division, franchit les ravins et affronte l'ennemie. La mêlée est affreuse, les Russes résistent quelques temps puis se retirent. Le 3e corps épuisé, ne pouvant les poursuivre, les accable de son artillerie.
Pour conclure ce chapitre, je trouve important d'aborder l'aspect moral des combattants, car il préfigure l'échec de Napoléon et l'effroyable tragédie de la fin 1812. Selon les mémoires de plusieurs officiers (Ségur, Fezansac, Pelleport), cette victoire tant poursuivie et si chèrement acquise, était incomplète et attrista les Français. Le soir, il n'y eu pas de chants au bivouac.
La veille de la bataille, Koutouzov entouré de toutes les pompes religieuses et militaires passa devant les rangs des hommes recueillis avec la Sainte Icône de Smolensk. Puis il fit une proclamation dont les mots essentiels ont été : « Napoléon est un despote universel, le tyrannique perturbateur du monde, un archidiable. Il renverse nos autels et les inondes de sang… « . Les bénédictions des prêtes et les exhortations des officiers exaltèrent l'esprit des Russes qui demande à grand cri la bataille pour se dévouer à la défense de la patrie et de la religion.


Du coté des Français, il n'y eu d'appareil ni religieux, ni militaire. La proclamation de l'Empereur ne fut lue aux compagnies que le lendemain au moment de marcher en avant et ou chacun se préparait à bien faire, éloignant de son esprit les suites d'une défaite, ne songeant qu'aux résultats glorieux de la victoire. Les Français commençaient à être inquiet de poursuivre sans pouvoir sérieusement l'atteindre un ennemi puissant. Sans être dans les parages de l'Empereur nombre d'hommes commençait a faire eux aussi leurs plans de campagne et à se demander comment ils reviendront, étant à 500 lieux de Paris. Ce n'était pas les combats à livrer qui préoccupait les hommes, mais bien les difficultés provenant du manque de subsistances et du terrain lui-même. Le nombre même des soldats faisait la faiblesse des Français.




Napoléon et ses officiers parcoururent le champ de bataille, littéralement tapissé de cadavres. Les sentiments d'inachevé et de doute sont renforcés par l'accumulation de cadavres. Durant cette triste, revue, l'empereur chercha vainement une rassurante illusion à transmettre à son peuple et son armée, en faisant recompter le peu de prisonniers qui restaient, et ramasser quelques canons démontés : sept à huit cents prisonniers et une vingtaine de canons brisés, étaient les seuls trophées de cette victoire incomplète.


La manière de faire la guerre du XVIIIe siècle ou la prise d'une capitale et de territoire amène à la paix disparaît au profit du principe que pour vaincre, il faut détruire l'armée adverse. Déjà en 1805, la perte de Vienne n'amène pas la paix avec l'Autriche. Aussi, mi septembre, Koutouzov sacrifiera Moscou pour préserver son armée.

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