mercredi 5 septembre 2012

Smolensk

Le 31 Août Smolensk
Ce soir nous dormons sur le champ de bataille de la Moskova et retrouvons nos camarades, les sacs doivent être repensés car nous arriverons tard, en arme et avec un bagage très réduit pour pouvoir se déplacer rapidement. Le lieu du rendez-vous nous est inconnu mais nous gardons l'optimisme résigné que nous avons acquis lors de tous les évènements ultérieur.
Dans la découverte de la ville et de ses remparts, nous sommes accompagnés par un guide, qui passe beaucoup de temps à exhumer l'histoire et à concevoir des cartes pédagogiques.


La bataille du 15 au 18 août est sanglante et son résultat est amer. Les russes se retirent , protégé par les flammes. Sur les 2250 maisons, seules 350 échappent à l'incendie.



Le rempart aux merlons en queue d'hirondelle est bastionné de tours que l'on retrouve sur les illustrations de Faber du Faur, qui était dans le 3e corps du Maréchal Ney comme le 18e de ligne.



Celui-ci est conservé en réserve durant les journées du 15 au 18 août 2012. Il n'a toujours pas combattu et compte pourtant 1 200 hommes en arrière sur les 3 800 ayant traversé le Niemen.

L'icône de Smolensk est un symbole si fort pour les Russes d'alors et d'aujourd'hui, qu'en 1812 et 1941, les Russes ont emporté loin de l'ennemi ce Pieu Symbole. Promené sur un avant train d'artillerie, elle voyage avec l'armée. A Borodino, les troupes s'agenouillent avec passion devant l'icône et sont bénies par les popes avant de monter au combat. Koutouzov n'a pas négligé ces deux puissants alliés, que sont la religion et l'âme russe.




Nous reprenons la route. Smolensk s'éloigne peu à peu dans le lointain, se teintant d'un bleu qui la rend irréelle. Je m'imagine la Grande Armée, excédée de fatigue et n'aspirant qu' à se reposer dans cette ville, frontière avec l'inconnue. Elle aspire follement à se reposer à Smolensk. Mais après réflexion, l'empereur donne l'ordre de marcher en avant. Imaginons la sourde angoisse s'installant dans les âmes. La Grande Armée a eu l'impression d'être un immense navire naufragé abandonnant l'île sur laquelle il venait de s'échouer pour repartir se perdre dans l'océan. Et cette océan Russe continue à l'absorber et la dissoudre. La colonne principale, celle qui suivait la grande route ne trouvait rien, celles de droite et de gauche dévorait ce que les paysans russes ne pouvaient emporter.
C'est au sortir de cette ville que la 18e s'engage pour la première fois de la campagne à Loubino (Valoutina-Gora) le 19 août 1812. A 4h du matin, le colonel reçoit l'ordre de franchir le Dniepr. Le 18e forme la tête de la colonne de la division Razout, elle veut s'avancer vers les hauteurs quand, après avoir mis en fuite un rideau de cosaques, elle se heurte à 35 500 ennemis. Le combat s'engage sur un rapport de force défavorable et la division Ledru est loin. Mais les hommes exécutent les mouvements sans comprendre nettement ce qui les entoure. Les bataillons se déploient en ligne, envoyant leurs voltigeurs en tirailleurs et s'engagent contre l'ennemi par une vive fusillade qui se prolongea jusqu'à la nuit. Nous ne perdîmes pas un pouce de terrain et nous n'en gagnâmes pas sur l'ennemi. Notre perte fut de 250 hommes, le capitaine Pascal d'une compagnie de voltigeur fut tué.




Le 20, l'empereur passa en revue le Régiment, décora le colonel et nomma aux emplois vacants…
En avril 2012, une fosse commune a été découverte à Lobino. Cet été, Oleg Sokolov et le 18e de Ligne présent en Russie ont rendu les hommages aux restes des soldats ré inhumés. Un participant russe particulièrement ému a déclaré à Oleg : « mais ce sont les nôtres qui sont tombés là ».


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