samedi 8 septembre 2012

Moscou, les 2, 3 et 4 septembre 2012

Après deux jours d'humidité, l'hôtel de Mojaïsk est un paradis terrestre. Nous passons une nuit sans rêve, mais au matin, le rêve revient et s'impatiente dans nos têtes, nous allons tout à l'heure découvrir Moscou. Cette qui nous fait rêver était l'objectif de Napoléon, bien qu'elle ne soit plus qu'en 1812, qu'une capitale spirituelle et la ville du couronnement et du tombeau des Tsar. Pourquoi ? Nous ne le savons pas, mais comme par ailleurs, cela nous donne l'impression d'une campagne conduite sans objectif défini, comme si le Destin entraînait l'Empereur du Monde d'alors, comme une barque de pêche dans le courant.
Le 15 septembre, la Grande Armée atteignit Moscou. Napoléon l'avait admirée la veille, en compagnie de l'avant-garde, depuis le mont Poklonnaïa, le mont du Salut. Il avait déclaré : « La voilà donc, cette ville fameuse » avant d'ajouter : « Il était temps. » Et c'est la que nous rencontrons en fin de matinée la Ville désirée. Le mont n'existe plus, aplani pour la réalisation du Parc de la Victoire ou est planté une immense baïonnette.
Quelle joie pour nous, même si elle reste en deçà de celle de l'armée, qui n'arrivant pas à y croire, criait alors « Moscou ! Moscou ! » .
Le soir même, la ville partait en fumée, rendant vaine la conquête, les espoirs de conciliation avec les Russes, la paix avec leur souverain. Plus grave, chacun voyant cette ville abandonnée, s'adonnant au pillage, aux tractations, puis les soldats devenus riches, ne pensant qu'à revenir en France, oubliant progressivement l'armée et son régiment. Le soldat sentait bien que la victoire se changeait insensiblement en défaite. Cela procédait par de minuscules étapes impossibles à distinguer les unes des autres, comme lorsque le jour passe à la nuit, mais la transformation était tout aussi évidente.
Napoléon resta sans doute trop longtemps dans cette ville, espérant non seulement la paix, mais ayant pleinement conscience d'avoir atteint le point culminant de sa gloire, que sa domination de l'Europe cesserait dès qu'il quitterait ces murailles durement conquises. Ordonner la retraite serait son premier échec personnel. De plus, cette retraite sans armistice s'annonçait très périlleuse. Napoléon voulu retarder le moment où il entamerait sa descente du firmament.
Notre route nous fait approcher cette immense ville chargée d'Histoire récente : palais du Gouvernement, les 7 immeubles staliniens, la Loubianka, siège du KGB… Partout on aperçoit des coupoles et des bulbes dorés d'églises, de superbes palais, de vastes avenues... Moscou, avec son architecture baroque, néoclassique et byzantine, appartient à un autre monde que celui de Paris, de Vienne, de Berlin et de Rome. Ici, c'est déjà l'Asie que l'on retrouve côtoyant l'occident. Le Palais du Bolchoï restauré invite aux trésors culturels qu'il dispensera bientôt. De l'autre coté de l'avenue illuminée par des écrans publicitaires, Karl Marx s'accoude sur la formule : prolétaires de la Terre, unissez vous !
C'est une ville plus étendue que Paris, ce qui ne nous empêche pas de retrouver nos camarades, chasseurs de Montagne.


Lors d'une de nos visites, en sortant du métro revêtu de marbres et décorés de statues, nous découvrons les petits étals des vendeurs de Souvenirs. Eddy cède à la tradition en achetant un couvre chef de l'ancienne armée Soviétique. Dans le métro existe une légende urbaine ; si l'on caresse le museau d'un des chiens de bronze, notre vœux se réalise dans les 3 jours…. Plus d'un Moscovite effleure l'animal qui, poli, brille de contentement.


Quelques immeubles ont échappés à l'incendie, rue Varwaka : ancienne cours des Anglais, Eglise Saint-George-du-Mont-Pskoskaïa et rue Tverskaïa : ancien club anglais, restauré en 1812 et le magasin d'alimentation qui est cité dans les mémoires. Par ailleurs le palais du Gouverneur Rostopchine…




Le Kremlin abrite toujours les églises qui ont servi de magasin d'alimentation (St Michel et annonciation) ou d'écuries (églises de la Dormition) aux Français.



Dans la cour, nous regardons le squelette verdâtre de la Grande Armée : la moitié des 875 pièces d'artilleries prises aux français en retraite sont exposés en trophée, devant les Bureaux de l'Administration de l'Etat Russe. Soucieux d'affirmer son succès par des trophées, Alexandre Ier fit compter méthodiquement les pièces et les morts retrouvés en décembre 1812, soit 98000 hommes. Quelques unes de ces pièces portes les traces des combats (impact de boulets) ou témoigne des drames des hommes les ayant servies : plusieurs lumières sont enclouées. Presque toutes ont été baptisées ; la Louise, la Grivoise, La capricieuse… Pour réunir les 1 200 pièces de la campagne, l'Empire à du puiser dans les réserves des Arsenaux.


La Place rouge ne porte pas son nom issue de la couleur des murs du Kremlin, ni de l'idéologie communiste. EN Russe, Rouge signifie « belle ».


Mais lors de notre passage, le festival international de musique militaire en bouchant partiellement l'accès. Près de la Moskova, tous 3, nous sommes sidérés par la Cathédrale St Basile, aux dômes multicolores.



Nous passons 3 jours dans la ville et avons la chance de visiter pour le premier jour d'ouverture, l'exposition permanente sur la guerre de 1812 et le Musée du Panorama, rue Kutuzofsky.


Dans un cimetière au nord de la ville, un monument aux Français Morts à Moscou en 1812 a été érigé par la Communauté Française de Moscou.


Le dernier soir, l'automne Russe s'installe et la pluie tambourine sur les fenêtres de l'hôtel. Demain, nous entamons le retour en France en suivant le chemin de la Grande Armée.

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