mardi 28 août 2012

Des Tuileries à Roissy

Le Lundi 27 août 2012
Sans attendre le réveil, je saute du lit pour une dernière revue de détails. Tout est prêt et au delà, comme toujours, mais un dernier débriefing mental me permet de calmer cette impatience qui monte depuis déjà 15 jours. Pourtant cette journée est pleine de leçons se moquant de mon état d'esprit. De la patience, il en faudra pour attendre Eddy, puis gagner Roissy puis Paris ou nous retrouvons en milieu d'après midi Julie. Patience aussi pour elle, qui nous attends depuis 14h00 sans pour autant nous maudire, ce qui donne raison à l'adage liant la sagesse au nombre de ces jeunes ans.
Quel plaisirs de nous retrouver, tel de vieux camarades séparés par de nombreuses aventures et si impatient de tout se raconter que les histoires se croisent, se précipitent et toutes finissant par des commentaires ou des silences complices et parfois compatissant.
Patricia et Daniel sont en chemin vers Paris et ne seront avec nous que demain pour prendre l'avion. Car nous partons demain pour la Russie, sur les traces de l'effroyable tragédie de 1812, pour ressentir autant que faire ce peu, les évènements et les pensées ayant animés les hommes d'alors.
Quinze jour sur les pas de cette aventure qui a durée 6 mois, a vu Napoléon prendre Moscou fumant, puis comme pressentant de la fin de sa puissance, prolonger l'apogée de son empire quelques semaines. Cette période qui fut interrompue par une simple neige tombant le 14 octobre 1812, devait aggraver tout ce qui s'ensuivit, la ruine de l'armée, la fin de l'Empire, le retour des rois.
Et traversant le Louvre pour atteindre la Cour Napoléon écrasée de soleil, ces propos animaient nos conversations, tel trois philosophes devant passer dans le sombre tunnel du doute, se dirigeant vers la lumière de la connaissance.
Nous étions en chemin vers les lieux de l'Empire imprégnés du Napoléon ayant d'abord quitté les Tuileries pour la Russie, puis la France et réclamé par un Roi, ou il fut inhumé sur les bords de la Seine.

La traversée des Tuileries disparues nous conduisit à l'Arc de Triomphe du Carrousel, hommage à la paix d'or que les sacrifices de la Grande armée laissaient espérer en 1805. Après une marche poussiéreuse, nous traversâmes la place de la Concorde, ou la France sella par le sang son destin républicain. Echapper aux voitures, aux travaux, aux sadiques du volant fut, comme d'habitude une routine attentive, qui ne nous empêcha pas de jeter un œoeil au Palais Bourbon assoupi du mois d'août. But de notre périple, nous foulions la cours des Invalides en fin d'après midi. En chemin, chacun lançait de multiples projets ayant pour cadre la Capitale : assemblée générale à Paris, journées Napoléoniennes en Civil à Malmaison et dans les lieux survivants du Directoire.

La visite du Musée de L'armée se réduisit aux salles sur l'empire, très bien agencées, pédagogiques et mettant en valeur la relation entre les guerriers de tout les grades et les armes et objets dont ils se servirent : bonnet de Police conforme aux découvertes de La Béquille, Gilet à double rangées de boutons d'officiers, nécessaires de voyages, plumes métalliques imitant la plume d'oie, qui sera remplacé vers 1830 par la plume en acier interchangeable.

La tombe de Napoléon, couverte de poussière, était au fond de la crypte sombre, dominée par le dôme des invalides éclatant de la lumière de la fin du jour, comme une promesse de continuité, de résurrection.
Et au milieu de son cercle de Victoires de pierre, couvert d'une paresseuse poussière d'été, le cénotaphe nous apparu comme gardé par une armée de touriste, attirée par la Gloire du Grand Homme,
La journée se terminait par un repas réunissant les vieux amis partageant les mêmes passions, voulant les faire vivre et qui nous guiderons dès la prochaine aube sur les chemin de l'Est.

Henri

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