Nous emportons les images heureuses de Moscou sur la route qui revient vers la France. Notre trajet longe la statue de Lénine, celle de Youri Gagarine, dont j'ai failli porter le prénom. puis près de l'Université, nous marquons une pause, pour contempler du Mont des Moineaux, la ville dans son étendue.
Comme la Grande Armée, nous partons en direction de Kalouga. Sur notre chemin, nous visitions, les lieux marquants de la marche qui n'est pas encore une retraite.
Château de Troskoïé ou Napoléon passa la nuit du 20 octobre 1812.
A Borosk, la maison de l'Empereur à été également le Soviet de la ville.
Nous découvrons le camp retranché de Taroutina (Vinkovo) d'où les russes sortirent pour surprendre Sébastiani et Murat. Cette bataille du 17 octobre, ruina la réserve de cavalerie, que Murat avait gaspillée souvent et qui avait fondu avec le manque de fourrage. Mais la conséquence la plus importante, fut de remettre les masses en mouvement. A Moscou, Napoléon ordonna le départ pour le 19. Il savait que le temps jouait contre lui et que Koutouzov ferait tout pour lui couper la retraite afin que l'hiver et les privations anéantissent son armée.
La ville de Malo-Yaroslavetz abrite comme dans la plupart des lieux que nous visitons, un petit musée consacrée à la Guerre Patriotique et un monument.
La façade de l'abbaye de la ville porte les marques des combats du 24 octobre 1812. Le terrain reste à la Grande armée, mais Napoléon impressionné par les russes, déclare, « je bats toujours les russes, mais cela ne termine rien », hésites à continuer les combats vers Kalouga.
Dans la nuit du 24 au 25 octobre 1812, dans une cabane de Gorodnia, un conseil de Guerre restreint se décide à la retraite par la route de Smolensk, c'est-à-
dire par le chemin direct.
Nul ne sait ce qui se serait produit si Napoléon avait tenté de forcer le passage pour reprendre la route de Kalouga. Mais ce qui est certain, c'est que le retour par la route ravagée de Smolensk fut l'une des causes majeures qui transformèrent la retraite en désastre.
Le 7 septembre, nous suivons toujours ce chemin et retrouvons la route de Smolensk à Borodino, le jour anniversaire de la Bataille. Nous avons la chance de visiter le musée, la grande redoute, les flèches de Séménoskoié et la redoute de Shevardino, Les deux voyages se retrouvent pour une cérémonie au seul monument Français, sur les 63 que compte le vaste champ de bataille.
Le chemin de la retraite nous conduit à Smolensk ou nous passons une nuit dans l'hôtel qui abrite le festival du Cinéma Russe, avec les artistes russes et les membres de la plus importante chaîne de télévision Russe « Russia un ». A près avoir toasté avec ces vedettes pour à peu près tous les artistes français et les auteurs de la littérature des deux pays. Il est trois heures du matin, heureux mais nauséeux pour certain, nous allons nous coucher pour quelques heures.
Le lendemain, le 8 septembre est consacré à l'histoire du 18e de ligne en Russie. Pour les hommages à notre unité, nous revêtons l'uniforme tous les 3. Les russes rencontrés sont plus la plupart amusés et certain se font photographier avec nous.
Nous visitons le champ de bataille de Valoutina Gora, ou le 18e combat pour la première fois, le 19 août 2012. Les dépouilles des soldats de tous pays, dont de nombreux soldats du 18e de ligne sont ré inhumés sur le champ de bataille.
Le lieutenant, situé sur la position Russe, montre l'axe de l'attaque de la division Razout et de notre régiment
L'après midi est consacré aux batailles de Krasnyi (Krasnoïé) et plus particulièrement aux combats des 6000 hommes du IIIe corps de Ney contre les 60 000 hommes de Milladovitch, retranché sur des hauteurs. Le 18e de ligne réduit depuis Moscou à 600 hommes, se lance dans un combat héroïque et désespéré. Le 19/11 à 14hoo, les troupes de têtes essuient le feu de l'artillerie Russe. Aussitôt Ney, forme la ligne de bataille en 3 divisions. Le régiment forme seul la division à l'aile droite. La division Ledru est tenue en réserve. Les douze dernières pièces du IIIe corps de Ney répondent aux 40 pièces russes. L'infanterie se lance à l'assaut, franchit le ruisseau gelé, bouscula les lignes russes, puis remonta vers les crêtes accablées par l'artillerie. Les hommes subjugués par Ney, par le choix clair de vaincre ou de mourir, allaient atteindre les pièces quand l'infanterie Russe contre-attaqua aidé par les cuirassiers Russes. Ceux-ci, sabrèrent les compagnies de fusiliers et s'emparèrent de l'aigle du 18e ! Tout est consommé, les 250 survivants du 18e de ligne, dont aucun des compagnies du centre refluèrent avec Ney, qui reforma les rangs, sur ses positions de départ. La suite est connue de tous, les hommes suivent Ney à travers les bois, franchissent la Dvina et à travers bois, rejoignent, dans des conditions héroïques, à Orcha les restes de la Grande Armée. Ney rentre dans l'Histoire, ainsi que les anonymes de la Grande Armée et du 18e de ligne qui formèrent l'arrière garde jusqu'à Kovno.
Aucun monument français n'existe sur le champ de bataille, c'est donc sur les lieux même de l'attaque que tout les membres d'Est'capade nous accompagnent dans l'émouvant hommage que nous rendons à notre 18e. A notre tour de dire, « ce sont nos gars qui sont restés ici ». Thierry Chauffat prend la Parole, le porte drapeau des Vosges Napoléonienne nous suit, des camarades de voyage, tous deux militaires d'active, nous aident durant cette cérémonie. Patrick porte le bouquet bleu blanc rouge préparé avec talent, par Simon Doilon, Marc me conseille par mime, quand ému j'oublie quelques secondes de faire présenter les armes. Et c'est 100 personnes qui reprennent après la Marseillaise, 3 fois, l'ancien cri de bataille : »Brave 18e, je vous connais ».
Puis nous reprenons la longue route qui a été celle des espoirs de salut.
Nous quittons la vieille Russie (la Russie actuelle) par la route de Smolensk qu'à suivi la Grande armée victorieuse et celle se délitant sur les chemins de Novembre.
Nous visitions l'abbaye de Kolochine ou Napoléon séjourna tristement le 22 novembre. Le lendemain, il fit brûler les archives pour alléger les convois. L'Empereur boit la coupe jusqu'à la lie. Mais le destin, comme dans Victor Hugo lui réserve d'autres châtiments.
La nuit s'avance et nous prenons nos quartiers à Borisov, près des rives d'une rivière coulant vers le sud, Celle-ci est passé dans le langage courant comme symbole de désastre : c'est la Bérézina !
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